Weihnachten
Kurt TucholskyTraduzione / Translation / Traduction / Suomennos: Juha Rämö | |
NOËL | JOULU 1918 |
Ainsi me voilà maintenant devant les débris allemands Et moi, je me chante mon chant de Noël doucement. Je ne me sens plus concerné, Par ce qui arrive dans le monde entier. C'est l'affaire des autres. Nous plus rien. Moi, je ronfle tranquille, je le remarque à peine, Comme aux jours de ma jeunesse : Ô mon beau sapin ! | Mä seison maani raunioilla joulun virttä virittäen. Murheista maailman turuilla mä mitään tietää tahdo en. Ne pienet on rinnall' omien. Hyräilen, aika seisahtuu, laulua nuoruuden päivien: Oi kuusipuu! |
Si j'étais le père Fouettard à Noël Et que j'arrivais dans ce bordel – les Allemands n'apprennent jamais rien – Dieu sait !, je ferais demi-tour tout de suite. Le dernier grain de pain tire à sa fin. La rue gronde. Ils s'excitent. Je les accrocherais volontiers dans tes branches, Ô mon beau sapin ! | Joulun tuoja jos mä oisin keskellä kaiken melskehen - ei täällä mitään tehdä toisin - niin tänne tulla tahtois' en. Jos leipää ois, palan ottaisin. Kuja raikaa, vaahtoo niiden suu. Sun oksiisi ne ripustaisin, oi kuusipuu! |
Couvert de bougies grésillantes, je déclare bien haut : À qui doit-on tout le malheur ? Qui nous a jetés ainsi dans le sang et les douleurs ? Nous les Allemands à la patience d'agneau ? Eux ne souffrent pas. Eux sagement attendent. Je rêve mon vieux rêve : Frappe, peuple, la morgue de caste, abats-la ! Ne crois jamais, jamais plus ces gars ! Alors chante les chants de Noël, sans trêve : Ô mon beau sapin ! Ô mon beau sapin ! | Mä kynttilän tuleen tuijotan: Kenen syytä on murhe tää? Ken tuotti tuskan näin kauhean, kuka kuritti kansaa kärsivää? Tuskaa tuntematta ne vartovat. Uni vanha mieleen palautuu: Alas lyökää sodanlietsojat, ne mi valhetta vain vatvovat! Ja vapaana silloin laulaa suu: Oi kuusipuu! Oi kuusipuu! |