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Les anneaux de Marianson

anonimo
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Originale(Tentativo di trascrizione della) versione di Jean-François Dutertre.
LES ANNEAUX DE MARIANSON

« Marianson, dame gentil,
Où est allé votre mari ? »
― « Il y a bien sis mois et demi
Que renaud est dedans Paris. »

― « Puisque Renaud ne’st plus ici,
Il vout faut faire un autre ami. »
― « Non, si lontemps que je vivrai,
Autre que Renaud n’aimerai ! »

― « Marianson, dame gentil,
Prêtez-moi vos anneaus jolis,
Prêtez-moi vos anneaus jde doit,
Que j’en fasse pareils pour moi.

« Je vous le jure sur ma foi,
Personn’ ne le saura que moi. »
Marianson, mal avisé’
Ses trois anneaus lui a prêté.

Quand les anneaus el eut donnés
Chez l’argentier s’en est allé :
« Bonjour, bonjour, bel argentier,
Pren-moi ces trois anneaus dorés. »

« Je te les donne à mon coucher,
Fais m’en pareils pour mon lever ;
Fais-les de la même façon
Comme ceus de Marianson. »

Quand il tint les anneaus dorés,
Droit à Paris s’en est allé.
Qui trova-t-il sur le pavé ?
Ce fut Renaut tout le premier.

« O, Dieu te gart ! franc chevalier ;
Quels nouvelles m’as apporté ? »
― « Ta femme est accouché’ d’un fils,
De moi el a fait son ami. »

― « T’en as menti, franc chevalier,
Ma femme m’est fidèle assez ! »
― « Que tu le croi’s ou le décroi’s,
Voilà les anneaus de ses doits. »

Quand il a vu la vérité,
Contre la terre s’est jeté.
Il y fut trois jours et trois nuits,
Sans boire, manger ni dormir.

Au bout des trois jours et trois nuits,
Sur sno cheval il rmeontit.
N’alloit pas comme homme de sens
Il allait comme poudre et vent.

Sa mére étoit sur le crenaus,
Qui avisit de loin Renaud :
« Marianson, dame gentil,
Voici venir votre mari. »

« Il ne vient pas en homme aimé,
Il vient en foudre courroucé. »
― « Ma mére, montrez-lui son fils,
Cela le pourra réjouir. »

« Or tien, Renaud, voilà ton fils !
Quel nom lui donras-tu, mon fils ? »
― « À l’enfant, je lui donne un nom,
À la mére mauvais renom ! »

Il prent l’enfant par le maillot,
Le jette contre le careau.
Prent sa femme par les cheveus,
À la queu’ du cheval la neu’.

Depuis les portes de Paris
Jusqu’aus portes de Saint-Denis,
N’y avit brousse ni buisson
Que n’eût sang de Marianson.

« Renaud, Renaud, mon dous ami,
Pour Dieu ! arrêtons-nous ici ! »
― « N’est pas pour toi, franche putain,
C’est pour mon cheval qui a faim ! »

« Dis-moi, dis-moi, franche putain,
Où sont les anneaus de tes mains ? »
― « Sont dans le coffre au pié du lit.
Voilà la clé pour les quérir. »

― « Marianson, dame gentil,
Pourquoi ne me l’as-tu pas dit ? »
― « Renaud, Renaud, mon dous ami,
M’en avez-vous donné loisir ? »

― « N’est-il barbier ni médecin,
Qui puisse mettre ton cors sain ? »
― « Il n’est barbier ni médecin
Qui puisse mettre mon cors sain. »

« Mariason, dame gentil,
Que te faut-il pour te guérir ? »
― « Ne faut qu’une aiguille et du fil,
Et un drap pour m’ensevelir. »

― « Marianson, dame gentil,
Pardonnez à votre mari ! »
― « Oui, ma mort lui est pardonné’,
Mais non celle du nouveau-né ! »
LES ANNEAUX DE MARIANSON

« Marianson, dame jolie,
Où est allé votre mari ? »
― « Il est été allé dedans Paris.
Y a bien longtemps qu’il est parti. »

― « Marianson, dame jolie,
Il vous faut faire un autre ami. »
« Non, si longtemps que je vivrai,
Autre que Renaud n'aimerai ! »

― « Marianson, dame jolie,
Prêtez-moi vos anneaux dorés. »
Marianson, mal avisée,
Ses trois anneaux lui a prêté.

― « Je vous les prête à mon coucher.
Je veux les voir à mon lever. »
Quand il a eu les anneaux dorés,
Chez l’argentier s’en est allé.

― « Oh bonjour, donc, bel argentier.
Faites-moi des anneaux dorés.
Qu’ils soient fins, qu’ils soient ronds,
Comme ceux de Marianson. »

Quand il eut les deux anneaux dorés,
Sur son cheval il est monté.
Dans son chemin a rencontré,
Le mari de Marianson.

― « Ah, bonjour donc, franc cavalier,
Quelles nouvelles m’as-tu apportées ? »
« Ta femme est accouchée d’un fils.
De moi elle a fait son ami. »

― « T’en as menti, franc cavalier,
Ma femme m’est fidèle assez. »
« Que tu le crois ou le décrois,
Voilà les anneaux de ses doigts. »

Quand il a vu la vérité,
Contre la terre il s’est jeté.
Au bout les trois jours et trois nuits
S’en est allé à son logis.

Sa mère était sur la galère,
Qui regardait venir son fils.
Il ne revient pas en homme aimé.
Il revient comme un homme enragé.

Il prend l’enfant par les deux pieds,
Sur le pavé il a tué.
Il prend sa femme par les cheveux,
A la queue du cheval la noue.

Il a marché trois jours, trois nuits,
Sans regarder par derrière lui.
Il n’y avait bruisse, ne buisson,
Qui n’eût sang de Marianson.

― « Oh mon ami, mon bel ami
Pour Dieu ! Arrêtons-nous ici. »
« Ce n’est pas pour toi, franche putain,
Ce pour mon cheval qui a faim. »

― « Marianson, dame jolie,
Où sont les anneaux de ta main ? »
« Sont dans le coffre au pied du lit,
Voici les clés pour les quérir. »


― « Marianson, dame jolie
Pourquoi ne me l’avez-vous dit ? »
« Oh mon aimé, mon bel aimé,
M’en avez-vous laissé loisir ? »

― « Il faut aller au chirurgien,
Pour mettre en sain ou vous guérir. »
« Ne faut qu’une aiguille et du fil,
Et un drap pour m’ensevelir. »

― « Marianson, dame jolie,
Pardonnez à votre mari. »
« Oui, ma mort lui est pardonnée,
Mais non pas celle du nouveau-né. »






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