Die Ballade vom Baum und den Ästen
Bertolt BrechtOriginale | Version française - BALLADE DE L'ARBRE ET DES BRANCHES – Marco Va... |
DIE BALLADE VOM BAUM UND DEN ÄSTEN Und sie kamen in ihren Hemden von braunem Schirting daher Und Brot und Brotaufstrich war rar. Und sie fraßen mit unverschämten Reden die Töpfe leer In denen schon fast nichts mehr war. Hier werden wir 's recht toll treiben, sagten sie Hier können wir wundervoll bleiben, sagten sie Mindestens tausend Jahr. Gut, das sagen die Äste Aber der Baumstamm schweigt. Mehr her, sagen die Gäste Bis der Wirt die Rechnung zeigt. Und sie suchten sich dicke Posten, neue Schreibtische wurden bestellt. Und sie fühlten sich gänzlich zu Haus. Sie fragten nicht nach den Kosten, sie sahen nicht auf das Geld: Sie waren aus dem Gröbsten heraus. Hier werden wir 's recht toll treiben, sagten sie Hier können wir wundervoll bleiben, sagten sie Und sie zogen die Stiefel aus. Gut, das sagen die Äste Aber der Baumstamm schweigt. Mehr her, sagen die Gäste Bis der Wirt die Rechnung zeigt. Und sie schießen ihre Pistolen in jeden besseren Kopf Und sie kommen mindestens zu zweit. Und dann gehen sie drei Mark abholen aus ihrem goldenen Topf. Jetzt waren sie endlich soweit. Der wird immer schön voll bleiben, sagten sie Da können wir 's lange toll treiben, sagten sie Bis ans Ende der Zeit. Gut, das sagen die Äste Aber der Baumstamm schweigt. Mehr her, sagen die Gäste Bis der Wirt die Rechnung zeigt. Und ihr Anstreicher strich die Sprünge im Haus mit brauner Tünche zu Und sie schalteten alles gleich. Und wenn es nach ihnen ginge, dann wären wir auf du und du: Sie dachten, da springen wir gleich! Wir müssen es nur toll treiben, sagten sie Dann können wir wundervoll bleiben, sagten sie Und uns bauen ein drittes Reich. Gut, das sagen die Äste Aber der Baumstamm schweigt. Mehr her, sagen die Gäste Bis der Wirt die Rechnung zeigt. | BALLADE DE L'ARBRE ET DES BRANCHES Exergue : Allemagne, Führer, nous voilà ! Tous ensemble, tous ensemble, Ja ! Ja ! +++++ Et ils arrivèrent dans leurs chemises de coton brun Et le pain et la margarine se firent rares Et sans gêne, entre leurs discours creux, ils vidèrent les plats Où il n'y avait déjà presque plus rien. Ici, on va rien que s'amuser, dirent-ils Ici, nous pouvons prendre nos aises, dirent-ils Au moins mille ans. Bien disent les branches Mais le tronc se tait On reste ici, disent les clients Jusqu'à ce que le patron présente l'addition Et ils se trouvèrent de belles places, on installa de nouveaux bureaux Et ils se sentirent comme chez eux Et ils ne regardaient pas aux coûts, ils se foutaient de l'argent ; Ils avaient connu des temps difficiles. Ici, on va rien que s'amuser, dirent-ils Ici, nous pouvons prendre nos aises, dirent-ils Et ils tirèrent leurs bottes. Bien disent les branches Mais le tronc se tait On reste ici, disent les clients Jusqu'à ce que le patron présente l'addition Et ils vident leur pistolet dans les meilleures têtes Et vont au moins par deux Et alors, ils vont chercher trois Marks dans leur tirelire dorée Ils étaient finalement arrivés. Ici, on va rien que s'amuser, dirent-ils Ici, nous pouvons prendre nos aises, dirent-ils Jusqu'à la fin des temps. Bien disent les branches Mais le tronc se tait On reste ici, disent les clients Jusqu'à ce que le patron présente l'addition Et leur peintre repeint les fissures de la maison au badigeon brun Et ils nivelèrent tout. Et s'il ne tenait qu'à eux, ils nous tutoieraient ; Ils pensèrent, alors allons-y tout de suite ! Nous devons nous amuser maintenant, dirent-ils Alors nous pourrons prendre nos aises, dirent-ils Et ils nous bâtissent un troisième Reich. Bien disent les branches Mais le tronc se tait On reste ici, disent les clients Jusqu'à ce que le patron présente l'addition |