Bon, la France
Franz-Josef DegenhardtVersion française – ΒΟΝ , LA FRANCE – Marco Valdo M.I. – 2011 ... | |
ΒΟΝ, LA FRANCE | ΒΟΝ, LA FRANCE |
Bon, la France Bon, la France, bien compris, savoir vivre, oui oui oui les allemands vont à Paris heidi-heido-heida haha, e stavolta siamo qua. | Bon, la France Bon, la France, bien compris, Savoir vivre, oui oui oui Les Allemands vont à Paris Heidi-heido-heida haha, Et cette fois, nous sommes là. |
Così cantavan quei due a voce sempre più alta quand'erano ubriachi fradici, lo junker Fritz e Frizt Krauter. Lo junker a cavallo assieme agli ussari, mantello rosso e galloni d'argento. Col mantello nero, Krauter fissava i prezzi di fucili e munizioni. Tutti e due sognavano sangue e ferro. Tante granate, tanti soldati si potevano veder crepare a Mars-la-Tour e a Gravelotte, lassù a Sedan sulle alture. Era il marzo del '71 quando si entrò a cavallo a Parigi, ubriachi proprio come cavalli tutti i Fritz cantavano in coro: | Ainsi chantaient ces deux-là à tue-tête Pleins comme des boudins de noix Le junker Fritz et Frizt Krauter. Le junker à cheval avec les hussards Manteau rouge et galons d'argent. Manteau noir, Krauter fixait les prix Des fusils et des munitions. Tous deux rêvaient de feu et de sang. Combien de grenades, combien de soldats Avait-on vu crever à Mars-la-Tour et à Gravelotte Là-bas à Sedan sur les hauteurs On était en mars soixante et onze Quand on entra à cheval dans Paris, Soûls, même nos chevaux, Tous les Fritz chantaient en chœur |
Bon, la France, bien compris, savoir vivre, oui oui oui les allemands vont à Paris heidi-heido-heida haha, e stavolta siamo qua. | Bon, la France Bon, la France, bien compris, Savoir vivre, oui oui oui Les Allemands vont à Paris Heidi-heido-heida haha, Et cette fois, nous sommes là. |
Cambiano mantelli e galloni in una generazione e mezza. Ma non cambiano i Fritz e i padroni dei cannoni. Il colonnello Fritz ha cavalcato fino in fondo e, grigio come un campo, vuole accerchiare Parigi. Fritz, in frac, fa dividendi e scambia oro con ferro. E come cadon teste dal cielo, braccia, gambe, schegge di ferro; nessun grido risuona come il rombo di tuono davanti a Verdun, nella tempesta d'acciaio. Azionari e colonnelli mormorano presto di “pugnalata alla schiena“, tutti i Fritz del solito tavolo, ubriachi come tegoli hanno di nuovo ricominciato: | On change de manteaux et de galons En à peine plus d'une génération Mais les Fritz ne changent pas Ni leurs fabricants de canons. Le colonel Fritz a galopé tant et plus Et, en fedlgrau, il veut encercler Paris. Fritz en frac, fait des dividendes Il troque l'or contre du fer. Comme tombent du ciel têtes, Bras, jambes, éclats de fer Aucun cri ne résonne comme le tonnerre Devant Verdun dans la tempête d'acier. Actionnaires et colonels Parlèrent aussitôt de coup de poignard, Les Fritz habituels ronds comme des queues de pelle, Entonnèrent à nouveau : |
Bon, la France, bien compris, savoir vivre, oui oui oui les allemands vont à Paris heidi-heido-heida haha, e stavolta siamo qua. | Bon, la France Bon, la France, bien compris, Savoir vivre, oui oui oui Les Allemands vont à Paris Heidi-heido-heida haha, Et cette fois, nous sommes là. |
Popolo e Führer, sangue e suolo, i padroni sono gli stessi; son cambiati solo i modi, le parole ed i segnali. Lo Hauptsturmführer Fritz porta i galloni, il capitano d'industria Fritz la camicia bruna, più veloce che sparano le pallottole e più grosso che diventa il guadagno delle rapide vittorie nella guerra-lampo. E già ardono i forni che stanno su lunghe rampe per sfruttare gli schiavi da lavoro. Nel '40 Parigi è presa, entrambi i Fritz arrivarono di corsa, oh, siamo arrivati da Chez Maxim, e cantavano spesso, così per scherzo: | Peuple et Führer, Sang et Terre, Les patrons sont les mêmes. Seuls ont changé les modes, Les mots et les signes. L'Hauptsturmführer Fritz porte des galons, L'économiste Fritz la chemise brune, Plus l'artillerie tire vite Plus s'améliore l'humeur Des guerres-éclair victorieuses. Et déjà brûlent les fours Qu'on place le long des lieux Où l'on exploite les esclaves du travail. En 1940, Paris est prise, Les mêmes Fritz arrivèrent à fond de train, On est arrivés chez Maxims Chantent -ils ainsi, par blague. |
Bon, la France, bien compris, savoir vivre, oui oui oui les allemands vont à Paris heidi-heido-heida haha, e stavolta siamo qua. | Bon, la France Bon, la France, bien compris, Savoir vivre, oui oui oui Les Allemands vont à Paris Heidi-heido-heida haha, Et cette fois, nous sommes là. |
Una generazione dopo arièccoli, i Fritz, giovani direttori di filiale e specialisti in campo europeo. Uno è maggiore dell'esercito, cappotto sbiadito e assai riservato; Fritz il banchiere, invece, è elegante. La mattina andando in ufficio tutti e due sostano un po' davanti alla tomba del milite ignoto, fissano di nascosto i passanti prima di andarsene via, discretamente, e poi si girano verso gli Champs Elysées con la ventiquattrore in mano cantano sommessamente ghignando: | Une génération plus tard, Ils sont de nouveau là, les Fritz, Jeunes directeurs de filiales Et spécialistes de l'Europe, L'un, major de la Bundeswehr, Veston plus clair et très à son aise. Fritz le banquier, porte beau. Dès le matin au beau, tous deux S'arrêtent un instant Devant le tombeau du soldat inconnu, Regardent de biais les passants, Avant de reprendre leur chemin Discrètement, et ils se dirigent Vers les Champs Élysées, Attaché-case à la main, Sourire en coin, ils chantonnent : |
Bon, la France, bien compris, savoir vivre, oui oui oui les allemands vont á Paris heidi-heido-heida haha e stavolta restiamo qua. | Bon, la France Bon, la France, bien compris, Savoir vivre, oui oui oui Les Allemands vont à Paris Heidi-heido-heida haha, Et cette fois, nous restons là. |