La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Raoul VaneigemOriginal | Tradução portuguesa de Riccardo Venturi |
LA VIE S'ÉCOULE, LA VIE S'ENFUIT La vie s'écoule, la vie s'enfuit Les jours défilent au pas de l'ennui. Parti des rouges, parti des gris Nos révolutions sont trahies. Le travail tue, le travail paie, Le temps s'achète au supermarché. Le temps payé ne revient plus La jeunesse meurt de temps perdu. Les yeux faits pour l'amour d'aimer Sont le reflet d'un monde d'objet. Sans le rêve et sans realité Aux images nous sommes condamnés. Les fusillés, les affamés Viennent vers nous du fond du passé. Rien n'a changé mais tout commence Et va mûrir dans la violence. Brûlez* repères de curés Nids de marchands, de policiers, Au vent qui sème la tempête Se récoltent les jours de fête. Les fusils vers nous dirigés Contre les chefs vont se retourner. Plus de dirigeants, plus d'état Pour profiter de nos combats. [La vie s'écoule, la vie s'enfuit Les jours défilent au pas de l'ennui. Parti des rouges, parti des gris Nos révolutions sont trahies.]** | A VIDA PASSA, A VIDA FOGE A vida passa, a vida foge, os dias desfilam ao passo do tédio. O partido dos vermelhos, o partido dos cinzentos, vão atraiçoando as nossas revoluções. O trabalho mata, o trabalho paga, o tempo compra-se no supermercado. O tempo pagado já não volta, a juventude vai morrendo de tempo perdido. Nos olhos feitos para o gusto de amar só se reflecte um mundo de objectos, sem sonhos e sem realidade às imagens estamos condenados. Os fuzilados, os esfomeados voltam a nós desde o fondo do passado, nada mudou, mas tudo volta a começar e vai amadurecer na violência. Queimem os covis da padraria, os ninhos de mercadores e polícias no vento que semeia a tormenta vamos colher os dias de festa. As armas que hoje apontam para nós contra os chefes vão ser voltadas. Nunca mais dirigentes, nunca mais o Estado que se aproveitem das nossas lutas. |
** Le premier couplet n'est répété à la fin que dans la version de Gilles Servat.