Francesco Guccini / Gian Piero Alloisio: Gulliver
GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCGOriginale | Version française – GULLIVER – Marco Valdo M.I. – 2009 |
FRANCESCO GUCCINI / GIAN PIERO ALLOISIO: GULLIVER | GULLIVER |
Nelle lunghe ore d' inattività e di ieri che solo certa età può regalare, Lemuele Gulliver tornava coi pensieri ai tempi in cui correva per il mare e sorridendo come sa sorridere soltanto chi non ha più paura del domani, parlava coi nipoti, che ascoltavano l' incanto di spiagge e odori, di giganti e nani, scienziati ed equipaggi e di cavalli saggi riempiendo il cielo inglese di miraggi... | Dans les longues heures d'inactivité et dans les hiers Que seul un certain âge peut donner Lemuele Gulliver retournait dans ses pensées Aux temps où il courait par les mers Et souriant comme seulement sait sourire celui qui N'a plus peur du lendemain Il parlait avec ses petits-enfants, qui écoutaient ravis Ce conte de plages, d'odeurs, de géants et de nains De savants, d'équipages et de chevaux sages Emplissant le ciel anglais de mirages... |
Ma se i desideri sono solo nostalgia o malinconia d' innumeri altre vite, nei vecchi amici che incontrava per la via, in quelle loro anime smarrite, sentiva la balbuzie intellettuale e l' afasia di chi gli domandava per capire. Ma confondendo i viaggi con la loro parodia, i sogni con l' azione del partire, di tutte le sue vite vagabondate al sole restavan vuoti gusci di parole... | Mais si les désirs sont seulement nostalgies Ou mélancolies d'innombrables autres vies, Dans les âmes en déroute, De ses vieux amis qu'il rencontrait en route Il percevait le cerveau balbutiant et l'aphasie De celui qui le questionnait pour savoir. Mais en confondant ses voyages et leurs parodies, Ses rêves avec l'action des départs, De ses errances au soleil, de toutes ses vies Restaient les coquilles vides de ses histoires. |
Poi dopo, ripensando a quell' incedere incalzante dei viaggi persi nella sua memoria, intuiva con la mente disattenta del gigante il senso grossolano della storia e nelle precisioni antiche del progetto umano o nel mondo suo illusorio e limitato, sentiva la crudele solitudine del nano, sentiva la crudele solitudine del nano nell' universo quasi esagerato, due facce di medaglia che gli urlavano in mente: "da tempo e mare, da tempo e mare, da tempo e mare, da tempo e mare, da tempo e mare non s' impara niente..." | Puis ensuite, repensant aux solennels errements Des voyages perdus dans sa mémoire, Il comprenait par l'esprit distrait du géant Le sens approximatif de l'histoire Et les détails anciens du projet humain Ou dans son monde illusoire et limité, Il ressentait la cruelle solitude du nain, Dans son univers presque exagéré, Deux faces de médaille lui hurlaient dès le matin: « Du temps et de la mer, du temps et de la mer, Du temps et de la mer, du temps et de la mer, Du temps et de la mer, on n'apprend rien... » |