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L'œil de la lune

Marco Valdo M.I.
Language: French



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L'œil de la lune.
Canzone léviane – Marco Valdo M.I – 2009
Cycle du Cahier ligné – 2.

L'œil de la lune est la deuxième canzone du cycle du Cahier ligné. On pourrait considérer qu'il s'agit là d'une réflexion sur l'avenir de la planète et des Terriens eux-mêmes, d'une réflexion sur la vie elle-même, vue par la Lune ou en tout cas, de la Lune.
C'est le point de vue de la Lune.
Mais l'on sait depuis un certain temps que les militaires ont de vagues intentions à son égard et qu'un jour sans doute, là-bas aussi, tout en haut dans le ciel, sur ce plat d'étain de la nuit, il faudra faire connaître les Canzoni contro la Guerra.
Ainsi chantait Léo Ferré, dans ce qui est une des plus belles chansons d'amour que je connaisse :

Tu vois, c'est écrit à la une
On se dispute déjà la Lune.
Enfants de demain, innocents !
Un général sur les planètes
Vous suivra de loin, à la lunette
Et dira : C'est rouge de sang !
À tant jongler avec la bombe
Un jour, faudra bien qu'elle tombe
C'est son but et c'est notre lot
Il faudra bien que ce jour vienne
Adieu Paris et adieu Vienne
Adieu Rome et Monte-Carlo !

Cependant, il est important de comprendre qu'en même temps, il s'agit là du reflet de ce que ressent l'homme aux yeux abîmés; c'est une tentative de description de sensations visuelles de l'aveuglé par le décollement de la rétine.

Ainsi Parlait Marco Valdo
J'ai le souvenir extatique
D’un grand cercle rouge et noir,
D'un ancien velours prophétique
D'un divertissant territoire
Avec ses routes ou ses rivières
Ses plaines inhabitées et ses mers
Ses monts déchiquetés
Et leurs versants colorés
Aux reflets d’un soleil
Rose de brebis, orange de miel,
Jaune de lion, noir de rat,
Vert phosphorescent de luciole,
Doré hypnotique de chat.
Éclat double de lune folle.

La Lune de son œil d'étain
Regarde passer le temps
Sur la Terre et ses habitants

La Lune que nous avons souillée,
de sables, de saletés et de miel,
est la rétine éblouissante du ciel
qui nous regarde affolée
et nous voit mieux d’autant
qu’elle resplendit désolée.
Toute à ses glaciers indifférents,
À ses solitudes impassibles.
Et ses longues mers amères
Toute entière à ses monts terribles
Comme le dessin d’une ville imaginaire
vue d’une perspective inédite et rêveuse,
Couverte presque toujours de terre
Rougeâtre et poudreuse.

La Lune de son œil déteint
Regarde courir le temps
Sur la Terre et ses habitants

Monde de fumée, de brouillard,
Dans son immobilité d'enfer
Féroce, tragique, le noir,
La nuit embryonnaire,
Nuit rêvée de Calderon
Nuit d'Oedipe ou de Job - Sigismond,
Nuit ambiguë pour âmes mortes
Nuit que les diables emportent.
Ici, prévalent les choses abîmées,
Cent fois déchues, dégénérées,
Trop souvent détruites, désagrégées,
Sans cesse distordues, déracinées
À jamais divergentes et détournées.
La vie éphémère toujours enterrée.

La Lune de son œil sans tain
Regarde mourir le temps
Sur la Terre et ses habitants.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2009/4/1 - 16:36




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