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Première nuit du blessé

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese



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Première nuit du blessé
Canzone léviane – Première nuit du blessé – Marco Valdo M.I. – 2009

Cycle du Cahier ligné – 16.

Première nuit du blessé est la seizième canzone du cycle du Cahier ligné.

Comme le titre l'indique, cette canzone léviane raconte une nuit d'hôpital vue de l'intérieur de la tête du blessé. Seul avec sa douleur, le blessé affronte la nuit. On ne sait trop de quelle guerre, il revient, ni même s'il revient d'une guerre.

Mais finalement, le blessé souffre et la douleur reste la douleur; et l'essentiel est de tenir . « Douleur, douleur, douleur - Tenir, tenir, tenir » est le leitmotiv de celui qui affronte le mal physique et tout autant moral ou psychologique. En finale, on l'affronte toujours seul et c'est seul qu'on compte les heures et qu'on attend le jour.

C'est d'ailleurs précisément parce qu'elle engendre – et volontairement – ce genre de torture que la guerre est une chose abominable.

On a des chansons sur les morts, sur les prisonniers, sur les soldats... Mais peu de chansons sur la souffrance à l'état pur du « simple » blessé et sur la lutte qu'il mène contre elle et contre la mortelle ennemie qui toujours rôde là où la douleur enflamme les corps. En voici une.

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Rose, vieil or, améthyste,
Un miracle de pierre pâle,
Ma tête calée tout droit
Dans mon torse immobile
Mon cou pèse et fait mal,
Sur le coussin trop dur.
Dans mon oreille, des pulsations
Martèlent cette nuit perdue.
Mon flanc flambe trop fort.
L'intérieur de mon corps
Brûle, brûle et brûle encore
Je cherche le frais du drap
Et ma volonté de tenir

Douleur, douleur, douleur
Tenir, tenir, tenir

Douleur de chaque chose,
Tenir, tenir, tenir
Douleur de chaque muscle,
Tenir, tenir, tenir
Douleur de la peau
Tenir, tenir, tenir
Douleur des articulations
Tenir, tenir, tenir
Douleur de l'aspiration
Tenir, tenir, tenir
Ralentir mon expiration
Au souffle d'un porcelet mourant
Qui s’égosille et part dans le néant.

Douleur, douleur, douleur
Tenir, tenir, tenir

Des voix s’éloignent
L’heure ? Il est presque trois heures,
Fraulein Patience me prend sous le bras
Et sa silhouette me soutient
Dans un brouillard de smog
Et d’odeurs de friture à Bruxelles.
De poisson, de patates
Et de parfums de cantines.
Au creux du sommeil,
Ma douleur reste, têtue.
Et tout au fond, la rumeur des faubourgs,
Des pas claquent dans la cour.
Une enfant pleure, c’est le jour.

Douleur, douleur, douleur
Tenir, tenir, tenir
Douleur, douleur, douleur
Tenir, tenir, tenir
Douleur, douleur, douleur
Tenir, tenir, tenir

inviata da Marco Valdo M.I. - 18/5/2009 - 21:55




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