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Via Moncalieri

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese



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[2009]
Paroles et musique par Marco Valdo M.I.
Canzone léviane – Via Moncalieri
Cycle du Cahier ligné – 6.

Via Moncalieri est la sixième canzone du cycle du Cahier ligné. Via Moncalieri, c'est l'enfance de Carlo Levi, c'est Turin. À cette époque, vers le début du siècle dernier, Turin est une grande ville – pour son temps, elle voisine encore avec les champs. La Via Moncalieri s'en va vers les premières côtes toutes proches qui mènent vers les Alpes que l'on voit pas trop loin. Les enfants, les autres...les petits paysans du village encore tout proche parlent le dialecte . « A sun rivà. I Cunt a sun rivà !» Et les terres, les champs, les prés, sont aux Comtes de Roero; c'est la génération suivante qui détruira le paysage à coups d'automobiles et d'industries. En ce temps-là, on respire encore assez bien aux portes de la ville. Lucia, sœur Lucia, qui soigne Carlo Levi aveugle et qui lui parle piémontais, leur langue commune, a bien dû s'exiler à Rome. Deux de ses frères sont morts à la guerre; un fou furieux les a envoyés mourir en Russie, dans la steppe. Bien loin de Moncalieri. Un autre a émigré et il ne reste dans la maison du père que le plus vieux des frères.

Via Moncalieri, c'est aussi le lieu de la nostalgie, le lieu de l'enfance, le lieu d'avant les guerres. D'un temps où le monde rêvait de progrès et de paix universelle.
Il a bien dû déchanter...

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Mon rêve se dissipait
Des silences revenaient.
Et il ne restait même pas cette tache si patiente
Sur le vieux mur de la Fabrique
D’Automobiles Diatto via Moncalieri
Ni les herbes écrasées des sentiers raides
Sur les pentes du Mont des Capucins,
Quand les prés, vers 1908 ou 1909,
Appartenaient aux lavandières
Et que le ciel était céleste.
Les enfants, les autres, parlaient le dialecte.
A sun rivà. I Cunt a sun rivà !
Ma come ? A l’an levà la bandiera.
Adess la tiran sü ! Sun proprio rivà !
Ils étaient arrivés le soir au village
Le Comte et la Comtesse, à cheval,
Et tous les enfants et les femmes et les paysans
Les avaient regardés contents.
Lucia les regardait de derrière une haie.
C'était une enfant,
Ce n’était pas encore Sœur Lucia,
Ce n’était pas encore la guerre,
Ses deux frères n’avaient pas encore été envoyés
Mourir là-bas en Russie.
C’étaient des enfants, ils regardaient.
Leurs yeux scintillaient.
L’air était pur, il y avait la lumière.

On peut parfois par le vin ou par la colère
perdre la lumière
des yeux.

Après les cabrioles sur le pré,
Dans l’odeur pénétrante du foin,
Avec leurs visages ronds de paysans,
Ils regardaient,
La corde du veau récalcitrant
L’écume sur ses gencives rose pâle,
Et ses cornes comme des bourgeons.
Ils regardaient le monde, la mauve et le chiendent;
La neige sur les longues glissoires de l'hiver.
Et aux premières tiédeurs les primevères
Et les rus des neiges de mars.
C'étaient des enfants, ils rêvaient.
Des courges pour les chandelles et les esprits,
Ils regardaient leurs pieds écraser le raisin des cuves.
Lucia était encore une enfant.
Ce n'était pas encore la guerre.
Elle n'avait pas encore perdu ses frères.
Puis avaient craqué les murs du temps :
Des deux frères tués dans la steppe,
De Lucia devenue moniale,
De sa sœur infirmière,
De son frère émigré en Amérique,
Il n’était resté dans la maison du père
Que l’aîné, entretemps marié.
Même le comte était mort.
À la place des écuries, des prés et des champs de blé,
Son fils avait fait de grands vergers
et un élevage industriel de poulets.


On peut parfois par le vin ou par la colère
perdre la lumière
des yeux.
On peut parfois par le vin ou par la colère
perdre la lumière
des yeux.

inviata da Marco Valdo M.I. - 9/4/2009 - 19:31




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