Lingua   

L'œil de la lune

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




J'ai le souvenir extatique
D’un grand cercle rouge et noir,
D'un ancien velours prophétique
D'un divertissant territoire
Avec ses routes ou ses rivières
Ses plaines inhabitées et ses mers
Ses monts déchiquetés
Et leurs versants colorés
Aux reflets d’un soleil
Rose de brebis, orange de miel,
Jaune de lion, noir de rat,
Vert phosphorescent de luciole,
Doré hypnotique de chat.
Éclat double de lune folle.

La Lune de son œil d'étain
Regarde passer le temps
Sur la Terre et ses habitants

La Lune que nous avons souillée,
de sables, de saletés et de miel,
est la rétine éblouissante du ciel
qui nous regarde affolée
et nous voit mieux d’autant
qu’elle resplendit désolée.
Toute à ses glaciers indifférents,
À ses solitudes impassibles.
Et ses longues mers amères
Toute entière à ses monts terribles
Comme le dessin d’une ville imaginaire
vue d’une perspective inédite et rêveuse,
Couverte presque toujours de terre
Rougeâtre et poudreuse.

La Lune de son œil déteint
Regarde courir le temps
Sur la Terre et ses habitants

Monde de fumée, de brouillard,
Dans son immobilité d'enfer
Féroce, tragique, le noir,
La nuit embryonnaire,
Nuit rêvée de Calderon
Nuit d'Oedipe ou de Job - Sigismond,
Nuit ambiguë pour âmes mortes
Nuit que les diables emportent.
Ici, prévalent les choses abîmées,
Cent fois déchues, dégénérées,
Trop souvent détruites, désagrégées,
Sans cesse distordues, déracinées
À jamais divergentes et détournées.
La vie éphémère toujours enterrée.

La Lune de son œil sans tain
Regarde mourir le temps
Sur la Terre et ses habitants.



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