Ecoutez donc la complainte
De la mère de Roussel
Qui ressemble à la complainte
Que fit autrefois Rachel.
Cette mère désolée
Touts ses pleurs sont superflus:
Ne peut être consolée
De son enfant, qui n’est plus.
Mais la crouaté d’Hérode
Cause celle de Rachel
Et celle de Babilone
De la mère de Roussel.
Hérode croyant de perdre
Le Sauveur Dieu tout-puissant
Et en France et dans Babilone
Sont les lits de ces enfants.
Hérode et Babilone
Ne viendront jamais à bout,
Car Celui qui est sul le Trône
Dans le ciel gouverne tout:
Que punira Babilone
Des enfants les meurtriers
Comme il fit à Hérode
Qui fut rongé par les vers.
Lisez dans la Sainte Histoire
Vous trouverez que tous ceux
Qui des meurtriers ont fléchi la gloire
Des enfants du Roi des cieux
Avant de finir leur course
Ils ont déploré leur sort:
Témoin soit Antiochus
Et Nabucodonosor.
5-8 (Des strophes incomplètes dans les quelles la mère supplie le geôlier)
Mais venons a cette veuve,
Le sujet de ma chanson.
Ses soupirs n’ont point de trêve.
Elle en a bien raison:
Car cette bonne chrétienne
N’avait qu’un garçon
Qui prêchait dans les Cevennes
On l’arrêta au Vigan.
“Roussel, voici votre mère,
Qui est ici dans ces lieux:
Avec votre beau-frère
Vous font ses derniers adieux”
Jamais la Samaritaine
N’avait versé tant de pleurs,
Ni même la Madeleine
Aux pieds de son Sauveur.
“Mon fils, j’aurais a vous dire
De la part de Duc d’Usèz
Qu’il voulait au Roi écrire
Avant qu’on fit le procès.
C’est pour avoir votre grâce,
Mais sous la condition
Que vous fassiez volteface
à la vraie religion.
Mais il vaut mieux que tu meures!”,
Dit la mère de Roussel,
“et de changer de demeure
D’aller de la terre au ciel,
Que de rester sul la terre
Et faire profession
D’une vie contraire
à la vraie religion”
“Si j’avais cent mille vies
Je les sacrifierais!
De bon coeur je remercie
Monsieur le Duc d’Usèz,
Qui voulait au Roi écrire
Pour la grâce de Roussel:
Roussel à rien n’aspire
Qu’à s’en aller dans le ciel.
“Adieu donc, ma très chère mère!”
“Adieu donc, mon très cher Roussel!
Tu me quitte sur la terre
Et tu t’en vas dan le ciel”
“Je vous quitte donc, ma mère,
Dedans ce terrestre lieu:
Je me vais voir mon cher père
Dans le royaume des cieux.
Adieu, mon très cher beau-frère;
Je vous prie d’avoir soin
De ma chère et tendre mère
L’assister en ses besoins.
Allez-vous-en avec elle
Et usez votre séjour
Car à la vie eternelle
Nous nous reverrons un jour.”
De la mère de Roussel
Qui ressemble à la complainte
Que fit autrefois Rachel.
Cette mère désolée
Touts ses pleurs sont superflus:
Ne peut être consolée
De son enfant, qui n’est plus.
Mais la crouaté d’Hérode
Cause celle de Rachel
Et celle de Babilone
De la mère de Roussel.
Hérode croyant de perdre
Le Sauveur Dieu tout-puissant
Et en France et dans Babilone
Sont les lits de ces enfants.
Hérode et Babilone
Ne viendront jamais à bout,
Car Celui qui est sul le Trône
Dans le ciel gouverne tout:
Que punira Babilone
Des enfants les meurtriers
Comme il fit à Hérode
Qui fut rongé par les vers.
Lisez dans la Sainte Histoire
Vous trouverez que tous ceux
Qui des meurtriers ont fléchi la gloire
Des enfants du Roi des cieux
Avant de finir leur course
Ils ont déploré leur sort:
Témoin soit Antiochus
Et Nabucodonosor.
5-8 (Des strophes incomplètes dans les quelles la mère supplie le geôlier)
Mais venons a cette veuve,
Le sujet de ma chanson.
Ses soupirs n’ont point de trêve.
Elle en a bien raison:
Car cette bonne chrétienne
N’avait qu’un garçon
Qui prêchait dans les Cevennes
On l’arrêta au Vigan.
“Roussel, voici votre mère,
Qui est ici dans ces lieux:
Avec votre beau-frère
Vous font ses derniers adieux”
Jamais la Samaritaine
N’avait versé tant de pleurs,
Ni même la Madeleine
Aux pieds de son Sauveur.
“Mon fils, j’aurais a vous dire
De la part de Duc d’Usèz
Qu’il voulait au Roi écrire
Avant qu’on fit le procès.
C’est pour avoir votre grâce,
Mais sous la condition
Que vous fassiez volteface
à la vraie religion.
Mais il vaut mieux que tu meures!”,
Dit la mère de Roussel,
“et de changer de demeure
D’aller de la terre au ciel,
Que de rester sul la terre
Et faire profession
D’une vie contraire
à la vraie religion”
“Si j’avais cent mille vies
Je les sacrifierais!
De bon coeur je remercie
Monsieur le Duc d’Usèz,
Qui voulait au Roi écrire
Pour la grâce de Roussel:
Roussel à rien n’aspire
Qu’à s’en aller dans le ciel.
“Adieu donc, ma très chère mère!”
“Adieu donc, mon très cher Roussel!
Tu me quitte sur la terre
Et tu t’en vas dan le ciel”
“Je vous quitte donc, ma mère,
Dedans ce terrestre lieu:
Je me vais voir mon cher père
Dans le royaume des cieux.
Adieu, mon très cher beau-frère;
Je vous prie d’avoir soin
De ma chère et tendre mère
L’assister en ses besoins.
Allez-vous-en avec elle
Et usez votre séjour
Car à la vie eternelle
Nous nous reverrons un jour.”
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