Lingua   

Levée du piège

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Il gèle encore, la flotte inerte
Voit sur le rivage un noir troupeau
Où luisent torches et fanaux.
Les vigies sonnent l’alerte.

Sur les bateaux des Gueux,
C’est le couvre-feu,
Sur le pont, soudards et matelots,
À plat ventre, attendent l’assaut.

Les artilleurs chargent les canons
De sacs à balles ou de boulets
Et attendent l’instruction
« Cent pas ! » pour tirer sans arrêt.

Des patins rayent la glace qui crie,
Les voix ennemies trouent la nuit,
Elles disent : « Les Gueux fainéants dorment.
À nous, les trésors de Lisbonne ! »

Elles avancent à plus de mille ;
Avec des torches et des échelles.
La longue ligne marche tout droit.
L’amiral Worst hurle : « Cent pas ! »

Quatre-vingts canons en chœur ont tonné
Dans le noir, tonnerre, terreur, tintamarre,
Les torches repartent en ordre dispersé.
« Poursuivez ! Poursuivez les fuyards ! »

Sur les blessés et les morts couchés sur place,
On trouve des cordes pour pendre les Gueux.
Victoire !, mais la flotte reste dans la glace ;
Victoire !, mais danger pour les Gueux !

Worst attend une nouvelle attaque.
Lamme voit dans le beurre un signal
Et demande à parler à l’amiral
Pour des considérations météorologiques.

Il dit : « Les volailles sont molles, le sel pleure
L’huile est liquide, le beurre onctueux,
Le givre du saucisson est aqueux,
Il pleuvra bientôt, Monseigneur. »

Justesse de ses présages :
Pluie chaude et orage,
Flux de marée sur le rivage,
Le piège fond, la flotte se dégage.



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