Lingua   

La Malédiction de Lamme

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Voici juin, les foins embaument l’air ;
Au soleil, les oiseaux et les blés chantent.
La faim est plus forte que le fer
Et la ville épuisée, affamée déchante.

La flotte des Gueux se retire en mer,
Les secours d’Orange tardent sur terre,
Et nous, nous tenons à mille contre dix mille.
Le bonheur nous délaisse et fui la ville.

Moyennant paiement, le duc de sang accorde la paix
Et la vie à tout qui vit dans la ville.
Les Espagnols entrent au grand complet.
« Nous mourrons aujourd’hui », dit Till.

Les bourgeois rachètent le pillage et leurs vies
Au prix de deux cent quarante mille florins.
Dans les églises, on a mis les femmes à l’abri.
Le massacre des Gueux commence ce matin.

L’Espagnol pend trois cents Wallons au marché.
Nelle dit : « Le sol est trempé, c’est le sang des décapités. »
Till dit : « Quand la corde ne suffit pas au trépas,
Vient l’heure de l’épée, du glaive et du coutelas. »

Cinq cents Wallons sont séparés de leur tête,
Des Anglais, des Écossais et trois cents autres encore
Ont le crâne libéré du corps
Et les bourreaux font la fête.

« Cette fois, dit Lamme, c’est le festin de mort. »
« Nous mourrons, dit Nelle, mais pas encore. »
Quatre de front, les prisonniers vont en cadence
Par les rues rouges au champ de potences.

Sur les murailles, le sang se plaque ;
Les corbeaux accourent de tous côtés.
Par-ci par-là, le sang en flaques
Tache les chemins et les prés.

Lamme dit : « Si je tenais ce duc de sang,
Jusqu’à ce que sa peau éclate,
Je lui ferais manger cordes et bancs
Et avaler tout son jus écarlate.

Hors de sa peau déchirée et de son poitrail,
Je lui arracherais le foie et le cœur,
Et je dirais au diable de rôtir ses tripailles
Et de le cuisiner toute l’éternité, au beurre. »



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