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Vivre ce temps

Jean Arnulf
Lingua: Francese



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Vivre ce temps

Chanson française – Vivre ce temps – Jean Arnulf – 1963
Pour vivre juste le temps


Encore une chanson de Jean Arnulf . Je finirai par penser que tu as un faible pour lui, dit Lucien l'âne en faisant un pas de côté pour saisir une branche de saule… et la goinfrer.

Oh, tu sais Lucien l'âne mon ami, Jean Arnulf, Jean Arnulf, Jean Arnulf… D'abord et avant tout, c'est une voix magique. Il vient d'une époque où dans la chanson, on trouvait d'abord un chanteur ou une chanteuse ou plusieurs, et une mélodie qui parfois faisait corps avec le texte, parfois servait simplement de support. Donc, principalement, il y avait de la musique en accompagnement, on parlait d'accompagnement musical. Ce qui permettait d'écouter et de comprendre et le cas échéant, d'apprécier et le chanteur ou la chanteuse ou le groupe vocal et accessoirement, la musique. Pour bien me faire comprendre, l'accompagnement musical, c'était un peu comme la salade (avec ou sans vinaigrette ou mayonnaise) pour le steak ; l'important, c'est le steak. L'accompagnement, c'est ce que les Italiens appellent le « contorno ». Cela dit, on peut aussi bien manger le plat tout seul. Jean Arnulf, le veinard, chantait aux temps où la voix et la musique vivaient des amours merveilleuses.

Et d'ailleurs, la musique s'appréciait d'autant mieux que les auditeurs n'étaient pas sourds, qu'ils prêtaient volontiers l'oreille. C'est vrai, moi aussi, je suis sous le charme de la voix de Jean Arnulf comme je peux l'être avec la voix de Giani Esposito. Par exemple, quand il chante « Le Clown », j'en ai des frissons jusqu'au bout de la queue.

De fait, Jean Arnulf et Giani Esposito étaient presque contemporains et tous deux avaient une formation de comédien ; ce qui, il faut bien le comprendre, est de la première importance. Tous deux ont une maîtrise de la voix, de ses inflexions et du texte… Et une présence en scène tout-à-fait stupéfiante, sans tous les falbalas, les appareillages et les apparatures dont doivent s'entourer bien des faiseuses de chansons et de faiseurs de spectacle et de bruit. Cette façon qu'il avait de considérer la chanson comme un art donnait à Jean Arnulf (et bien entendu, à bien d'autres qui pratiquaient de même) une dimension extraordinaire et la capacité de faire entendre un texte, de faire vivre la poésie et ce n'est pas rien, une certaine intelligence. En fait d'intelligence, sa chanson faisait toute la place à l'intelligence de l'auditeur, à l'intelligence du spectateur.

Ce qui ne semble plus à l'ordre du jour, dit Lucien l'âne. La plupart du temps, on se contente de leur donner du son… AH ! AH ! Et ils l'avalent par les oreilles… Mais, dis-moi, cette chanson-ci…

C'est une chanson toute en finesse, dont on ne sait trop à qui elle s'adresse, mais elle parle de la vie et de sa fragilité… Surtout en temps de guerre. Elle rappelle une chanson de Boris Vian, que ce dernier avait intitulé : Juste le temps de vivre….. Cependant, on ne l'entendra pas aujourd'hui, je n'ai pu en trouver de trace sonore… Ce n'est sans doute que partie remise. Cependant, avant de conclure, je voudrais te faire remarquer combien les choses sont plus fortement dites quand elles sont ainsi suggérées, quand elles se coulent dans tes pensées avec une sorte de timidité.

En attendant, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde tonitruant, parasité, mercantile et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Pour vivre juste le temps
De quelques guerres,
De quelques larmes,
De quelques rues.

Un temps passé sous les ombrelles
Des chaudes heures du cimetière
Vivant sa mort dans la chapelle
Sûr d'y trouver son coin de terre.

Pour vivre juste le temps
De quelques larmes,
De quelques rues,
De quelques guerres.

Un temps lâché sur un amour
À dévorer les heures qui frappent ;
Un temps pendu au petit jour
Au canon des fusils qui crachent.

Pour vivre juste le temps
De quelques rues,
De quelques larmes,
De quelques guerres.

Un temps rempli de mots usés
Te conduira jusqu'au jour J.
Un temps pendu au bout de ton nez
Qui t'emmènera au bout de ta vie.

Mais vivre juste le temps,
De quelques armes,
De quelques putes,
De quelques larmes.

Un temps bourré de liberté
Où s'envolera à tire d'aile
Une colombe encore blessée
Pour annoncer l'aube nouvelle.

Pour vivre juste ce temps,
De l'espérance,
Pour vivre juste ce temps,
Le temps d'aimer.
Pourquoi tu trembles ?

inviata da Marco Valdo M.I. - 14/2/2015 - 16:16




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