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Mon Pays

Gilles Vigneault
Language: French


Gilles Vigneault


Chanson française – Mon Pays – Gilles Vigneault - 1964


Gilles Vigneault

Tu vois, Lucien l'âne mon ami, il y a des gens du bout du monde qui parlent comme nous. Ce sont les Québécois... Bien sûr, il y en a d'autres... On en trouve jusqu'en Océanie... Ce sont des exilés qui se sont accrochés à la terre où on les avait envoyés se perdre... Prends les ceusses qu'on avait envoyés à Cayenne... ou en Nouvelle-Calédonie, comme le fut Louise Michel. Et ces Québecois, j'y reviens, sont des gens qui ont hérité d'un pays bien froid... Vraiment très froid... à tel point froid, qu'un de leurs chanteurs a écrit : « Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver »....

Oui, oui, je me souviens très bien de lui et de cette chanson, dit Lucien l'âne. Une chanson que, quand on l'a entendue une fois, on ne peut jamais l'oublier... C'est Gilles Vigneault... Et je crois comprendre ce qui te plaît tant dans cette chanson... Oh, avoir un pays qui n'est pas un pays, avoir pour seule nation les saisons... En fait, c'est comme ça pour nous les ânes... On ne connaît pas de frontière.

En effet, tu as bien senti ce que je ressentais. Le dernier couplet dit tellement bien les choses. Écoute :

« Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’envers
D’un pays qui n’était ni pays ni patrie
Ma chanson ce n’est pas une chanson, c’est ma vie
C’est pour toi que je veux posséder mes hivers. »

Ça vous dessine un autre monde, un monde comme on les aime, un monde comme on aimerait qu'il soit et comme il n'est pas... Franchement quand on voit ce monde où l'on vit, toi et moi, ce monde tout entier à ses frontières, à ses armées, à ses profits, à ses commerces, à ses soucis mercantiles...

C'est exactement pour ça, à cause de ça, Marco Valdo M.I., mon ami, qu'il convient que nous reprenions au plus tôt notre sempiternel ouvrage, que nous tissions à nouveau le linceul de ce vieux monde mercantile, privatiseur, profiteur, envieux, perclus d'avidité et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin ce n’est pas un jardin, c’est la plaine
Mon chemin ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver

Dans la blanche cérémonie
Où la neige au vent se marie
Dans ce pays de poudrerie
Mon père a fait bâtir maison
Et je m’en vais être fidèle
A sa manière, à son modèle
La chambre d’amis sera telle
Qu’on viendra des autres saisons
Pour se bâtir à côté d’elle

Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon refrain ce n’est pas un refrain, c’est rafale
Ma maison ce n’est pas ma maison, c’est froidure
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver

De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
A tous les hommes de la terre
Ma maison c’est votre maison
Entre mes quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon espace
A préparer le feu, la place
Pour les humains de l’horizon
Et les humains sont de ma race

Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver
Mon jardin ce n’est pas un jardin, c’est la plaine
Mon chemin ce n’est pas un chemin, c’est la neige
Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver

Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’envers
D’un pays qui n’était ni pays ni patrie
Ma chanson ce n’est pas une chanson, c’est ma vie
C’est pour toi que je veux posséder mes hivers

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/3/5 - 15:43




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