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Le bon roi Dagobert

anonimo
Lingua: Francese


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Ho visto un re
(Paolo Ciarchi)


[seconda metà del XVIII secolo]
Sull’aria della canzone di caccia “La fanfare du cerf”.
Testo trovato su fr.wikipedia
Probabilmente alcune strofe – ma ignoro quali – furono aggiunte in epoca successiva per mano del poeta Charles Péguy (1873-1914) che era un socialista e anticlericale prima di diventare un mistico cattolico ed abbracciare il conservatorismo.

Se sulle CCG c’è Ho visto un re, credo possa starci bene anche questa canzone…

Dagobert era un sovrano merovingio del VII secolo e Sant’Eligio era il suo cancelliere factotum.
Ma la vittima di queste strofe satiriche è qui in realtà Luigi XVI. E come ben si sa, i francesi non si limitarono a strapazzarlo in versi ma a un certo punto gli tagliarono pure la testa.
Il giusto compenso per i tiranni affamatori e assassini del popolo.
Le bon roi Dagobert
A mis sa culotte à l'envers ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre Majesté
Est mal culottée.
C'est vrai, lui dit le roi,
Je vais la remettre à l'endroit.

Comme il la remettait
Un peu il se découvrait ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Vous avez la peau
Plus noire qu'un corbeau.
Bah, bah, lui dit le roi,
La reine l'a bien plus noire que moi.

Le bon roi Dagobert
Fut mettre son bel habit vert ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre habit paré
Au coude est percé.
C'est vrai, lui dit le roi,
Le tien est bon, prête-le moi.

Du bon roi Dagobert
Les bas étaient rongés des vers ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Vos deux bas cadets
Font voir vos mollets.
C'est vrai, lui dit le roi,
Les tiens sont neufs, donne-les moi.

Le bon roi Dagobert
Faisait peu sa barbe en hiver ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Il faut du savon
Pour votre menton.
C'est vrai, lui dit le roi,
As-tu deux sous ? Prête-les moi.

Du bon roi Dagobert
La perruque était de travers ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Que le perruquier
Vous a mal coiffé !
C'est vrai, lui dit le roi,
Je prends ta tignasse pour moi.

Le bon roi Dagobert
Portait manteau court en hiver ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre Majesté
Est bien écourtée.
C'est vrai, lui dit le roi,
Fais-le rallonger de deux doigts.

Du bon roi Dagobert
Du chapeau coiffait comme un cerf ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
La corne au milieu
Vous siérait bien mieux.
C'est vrai, lui dit le roi,
J'avais pris modèle sur toi.

Le roi faisait des vers
Mais il les faisait de travers ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Laissez aux oisons
Faire des chansons.
Eh bien, lui dit le roi,
C'est toi qui les feras pour moi.

Le bon roi Dagobert
Chassait dans la plaine d'Anvers ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre Majesté
Est bien essoufflée.
C'est vrai, lui dit le roi,
Un lapin courait après moi.

Le bon roi Dagobert
Allait à la chasse au pivert ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
La chasse aux coucous
Vaudrait mieux pour vous.
Eh bien, lui dit le roi,
Je vais tirer, prends garde à toi.

Le bon roi Dagobert
Avait un grand sabre de fer ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre Majesté
Pourrait se blesser.
C'est vrai, lui dit le roi,
Qu'on me donne un sabre de bois.

Les chiens de Dagobert
Étaient de gale tout couverts ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Pour les nettoyer
Faudrait les noyer.
Eh bien, lui dit le roi,
Va-t-en les noyer avec toi.

Le bon roi Dagobert
Se battait à tort, à travers ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre Majesté
Se fera tuer.
C'est vrai, lui dit le roi,
Mets-toi bien vite devant moi.

Le bon roi Dagobert
Voulait conquérir l'univers ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Voyager si loin
Donne du tintoin.
C'est vrai, lui dit le roi,
Il vaudrait mieux rester chez soi.

Le roi faisait la guerre
Mais il la faisait en hiver ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre Majesté
Se fera geler.
C'est vrai, lui dit le roi,
Je m'en vais retourner chez moi.

Le bon roi Dagobert
Voulait s'embarquer pour la mer ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre Majesté
Se fera noyer.
C'est vrai, lui dit le roi,
On pourra crier : « Le Roi boit ! ».

Le bon roi Dagobert
Avait un vieux fauteuil de fer ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre vieux fauteuil
M'a donné dans l'œil.
Eh bien, lui dit le roi,
Fais-le vite emporter chez toi.

La reine Dagobert
Choyait un galant assez vert ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Vous êtes cornu,
J'en suis convaincu.
C'est bon, lui dit le roi,
Mon père l'était avant moi.

Le bon roi Dagobert
Mangeait en glouton du dessert ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Vous êtes gourmand,
Ne mangez pas tant.
Bah, bah, lui dit le roi,
Je ne le suis pas tant que toi.

Le bon roi Dagobert
Ayant bu, allait de travers ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Votre Majesté
Va tout de côté.
Eh bien, lui dit le roi,
Quand tu es gris, marches-tu droit ?

A Saint Eloi, dit-on
Dagobert offrit un dindon.
"Un dindon à moi!
lui dit Saint Eloi,
Votre Majesté
a trop de bonté."
"Prends donc, lui dit le roi,
C'est pour te souvenir de moi."

Le bon roi Dagobert
Craignait d'aller en enfer ;
Le grand saint Eloi
Lui dit : Ô mon roi !
Je crois bien, ma foi
Que vous irez tout droit.
C'est vrai, lui dit le roi,
Ne veux-tu pas prier pour moi ?

Quand Dagobert mourut,
Le diable aussitôt accourut ;
Le grand saint Éloi
Lui dit : Ô mon roi !
Satan va passer,
Faut vous confesser.
Hélas, lui dit le roi,
Ne pourrais-tu mourir pour moi ?

inviata da Bartleby - 15/9/2010 - 11:33


Apprendo dalla lettura del saggio “autobiografico” di Roger-René Dagobert “Le Roi Dagobert. Histoire d’une famille et d’une chanson” che la canzone è costituita da molte stratificazioni successive, attraversando la storia della Francia dal XVII secolo fino alla Terza Repubblica e, di volta in volta, è ovviamente diverso il potente di turno preso di mira: i Dragoni cacciatori di protestanti, il Re Sole, il generale rivoluzionario Luc Dagobert, Luigi XVI, Napoleone, Luigi XVIII… insomma, ce n’è per tutti.
“Le bon roi Dagobert” divenne più tardi una canzone per bambini, e poi venne ripresa da Charles Trenet, e poi la storia fu portata sul grande schermo da Pierre Chevalier prima, con protagonista Fernandel, e da Dino Risi dopo, con Coluche e la intrigante Carole Bouquet che il presidente Mitterand faceva intercettare dai servizi segreti per suo esclusivo diletto…

“[…] Il y a un certain nombre d’indices permettant de dater les différents couplets suivants celui de « la culotte à l’envers », plusieurs mots ou expressions n’étant pas utilisés ou n’existant pas antérieurement : sabre (milieu XVIIe), tignasse (1680), « être gris » (1690) ... Quant au sens des différents couplets, ils se rapportent indubitablement aux événements ayant marqué l’histoire de la famille normande.

Sur le premier couplet, le plus connu :

 Le bon roi Dagobert avait sa culotte à l’envers
Autrement dit avait mis la religion à l’envers
Le grand Saint Eloi lui dit : O mon roi
Votre majesté est mal culottée
Appel à la conversion en tournant en dérision les ambitions jugées ridicules de cette famille huguenotte.

 C’est vrai lui dit le roi, je vais la remettre à l’endroit.
Abjuration promise mais non suivie d’effet.

Sur le troisième couplet, l’habit vert, qui est cité représente l’uniforme des dragons, régiment dans lequel servirent Gédéon puis Gabriel son petit-fils. Or, l’on sait que les dragons recueillirent une sinistre réputation dans la chasse aux protestants après 1685 et l’on imagine sans peine quelle torture morale pouvait représenter celle-ci pour Gabriel dont le grand-père et ses aïeux étaient nés dans cette confession ! Pas étonnant qu’un « détestable rimailleur » (selon le mot de Voltaire) ait cru spirituel de chanter à Gabriel Dagobert :
« Le bon Roi Dagobert fut mettre son bel habit vert
Le grand Saint Eloi, lui dit ô mon Roi !
Votre habit paré, au coude est percé ;
C’est vrai lui dit le Roi, le tien est bon prête le moi ! »

Dans un autre couplet, la chasse dans la plaine d’Anvers fait allusion aux guerres menées par Louis XIV dans les Flandres à la fin du XVIIe siècles, guerres auxquelles les Dagobert militaires participèrent : Jean-François qui fut tué le 14 juin 1658 à la bataille des Dunes, pendant que son frère Pierre, le mari de Jeanne-Jacqueline était officier dans le régiment de Canisy. D’ailleurs, les allusions à la carrière militaire de la famille normande se retrouvent dans le « grand sabre de fer » et « le bon roi Dagobert se battait à tort à travers » et cela correspondait au duel de François-Hector avec le marquis de Saint Vallier.

Mais ce fut surtout Luc Dagobert, le futur général révolutionnaire qui fut le plus visé par plusieurs couplets. D’abord pour se moquer du capitaine du Royal-Italien écrivant beaucoup et envoyant des mémoires à ses supérieurs dans le but fort louable d’améliorer la vie des militaires :
« Le Roi faisait des vers, mais il les faisait de travers
Le grand Saint Eloi, lui dit ô mon Roi
Laissez aux oisons, faire des chansons
Et bien lui dit le Roi, c’est toi qui les fera pour moi !

Et puis, lorsqu’il épousa Jacquette de Cascastel, beaucoup plus jeune que celui qu’on appelait déjà « le vieux Dagobert », on ne manqua pas d’écrire plusieurs couplets sur les « risques » encourus par un mari toujours loin de sa femme à cause de sa vie de garnison, par exemple :
« Le bon Roi Dagobert, allait à la chasse au pivert
Le grand Saint Eloi, lui dit ô mon Roi !
La chasse aux coucous, vaudrait mieux pour vous
Et bien lui dit le Roi, je vais tirer, prends garde à toi ! »

Couplet encore plus perfide, celui qui se moquait de la manière dont le général portait son bicorne :
« Du bon Roi Dagobert, le chapeau coiffait comme un cerf
Le grand Saint Eloi, lui dit ô mon Roi !
La corne au milieu, vous irait bien mieux
C’est vrai lui dit le Roi, j’avais pris modèle sur toi ! »

En 1794, la mort du général interrompit quelque temps la verve des chansonniers amateurs mais quelques années plus tard, Napoléon hérita de Dagobert, non seulement de ses ambitions politiques, mais aussi de la fameuse chanson.

Son infortune conjugale avec Joséphine fut ainsi chantée :
« La Reine Dagobert, choyait un galant assez vert
Le grand Saint Eloi, lui dit ô mon Roi
Vous êtes ... cornu, j’en suis convaincu !
C’est bon lui dit le Roi, Mon père l’était bien avant moi ! »

Les différentes campagnes de Napoléon furent persiflées :
« Le bon roi Dagobert, voulait conquérir l’univers
Le grand Saint Eloi, lui dit ô mon roi
Voyager si loin, donne du tintouin
C’est vrai lui dit le Roi, il vaudrait mieux rester chez soi ! »
pour les campagnes d’Italie, d’Egypte, d’Orient. Pour le camp de Boulogne on chanta :
« Le bon roi Dagobert, voulait s’embarquer sur la mer
Le grand Saint Eloi, lui dit ô mon Roi
Votre majesté se fera noyer
C’est vrai lui dit le roi, on pourra crier le roi boit ! »
Et puis, pour en finir, la campagne de Russie donna ce couplet :
« Le roi faisait la guerre, mais il la faisait en hiver !
Le grand Saint Eloi lui dit ô mon Roi
Votre majesté nous fera geler !
C’est vrai lui dit le Roi
Je m’en vais retournez chez moi ».

Napoléon, bien sûr, fit interdire cette chanson par la police, mais elle fut reprise par les chansonniers à la Restauration contre Louis XVIII qui en fit les frais. Béranger notamment écrivit des couplets vengeurs sur l’air du roi Dagobert contre les anciens aristocrates et il est curieux de rappeler quelques un de ces vers :
« Voyez ce vieux marquis
Nous traiter en peuple conquis
Vers son vieux castel
Ce noble mortel ... etc ... »
ou bien encore :
« Pour me calomnier,
Parlant d’un meunier
Famille eut pour chef
Fils de Pépin-le-Bref !
Plus noble ma foi
Que celle d’un roi ! etc ...
Chapeau bas, chapeau bas
Gloire au marquis de Carabas ! ...

Une fois de plus la police, toujours dirigée par Fouché, originaire du Pays Nantais où vivait alors François-Gilles Dagobert, fut chargée d’interdire cette chanson devenant de plus en plus satirique, anti-royaliste et connaissant un succès populaire de plus en plus grand.

A quelle époque, de chanson méchante contre une famille réputée ambitieuse et hérétique au regard de l’église romaine, puis de chanson à caractère politique est-elle devenue une chanson enfantine ? Celle que nous chantons si bien mais que nous connaissons si mal ! Probablement sous le règne de Louis Philippe Ier, fils de Philippe Egalité le premier Grand Maître du Grand Orient. Car, lui la connaissait bien l’histoire de la famille Dagobert et par conséquent celle de la chanson. C’est pourquoi, sous son règne de roi des Français, « roi-bourgeois » par conséquent plus libéral, fut achevé l’Arc de Triomphe à la gloire des Armées françaises de la Révolution et de l’Empire. Voici pourquoi, le nom du général Dagobert y fut inscrit de même qu’apparurent les premiers ouvrages illustrés sur les chansons françaises dont celle du roi Dagobert. Notamment avec des gravures de Torlet et Fontaine, en 1842.

Cependant, ce n’est que sous la IIIe République, avec l’école laïque de Jules Ferry que la chanson du roi Dagobert fera partie du répertoire des rondes enfantines apprises aux écoliers de France et d’Outre-Mer, de même que l’on leur apprenait que leurs ancêtres étaient les Gaulois, qu’ils soient nés à Dakar ou à Pointe à Pitre !

Ce n’était pourtant pas tout à fait ridicule puisque des Dagobert vivent actuellement aux Antilles, très exactement au Lamentin en Martinique, probablement descendants de l’un des fils de Pierre, Michel Dagobert qui servit dans les troupes coloniales au siècle des Lumières. Si le fait et la généalogie de ces Dagobert antillais pouvaient être vérifiés contrairement à ce que pensent les descendants du général Dagobert, la « maison » ne serait pas tombée en quenouille ! C’est à eux, s’ils prennent connaissance de cette histoire de faire des recherches pour retrouver leur filiation depuis le milieu du XVIIIe siècle en notant que la général Dugommier de son vrai nom Jean-Baptiste Coquille, frère d’armes du général Dagobert avec qui il repose dans le cimetière de Perpignan, était originaire de la même région, tout comme Joséphine de Beauharnais la première femme de Napoléon ...

Cette parenthèse étant refermée, la chanson du roi Dagobert connaîtra de plus en plus de succès depuis le début du siècle, grâce aux disques, à la radio, au cinéma, à la télévision ... Charles Trenet fera un arrangement de cette chanson et Fernandel avant Coluche incarnera le roi Dagobert au cinéma avec plus de bonheur car le film de Dino Risi fut considéré comme un « navet » par la critique unanime en dépit de la présence de Carole Bouquet, actrice bien connue pour avoir été mise sur écoutes téléphoniques par la Cellule de l’Elysée au profit d’un bien curieux Président de la République : François Mitterrand ! […]”

Bartleby - 15/9/2010 - 14:01




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