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A Cancelli

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese



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A Cancelli
 
Canzone léviane – A Cancelli – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 52

A Cancelli est la cinquante-deuxième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.

La condition de prisonnier – guerrier – blessé – malade est très difficile. On le devine bien. Et les prisonniers sont encore plus nombreux en temps et lieux de guerre ouverte, dit Marco Valdo M.I., un peu pensif.

Que veux-tu dire avec guerre ouverte ?, demande l'âne Lucien en ouvrant des yeux comme des cratères de volcans.

Je dis guerre ouverte par rapport à la Guerre de Cent Mille Ans, tu sais bien, celle que les riches mènent contre les pauvres afin de protéger, de maintenir et d'accroître leurs privilèges qui sont le résultat de l'exploitation des humains. Comme tu le sais, si tu m'as écouté, la guerre se déroule sous des formes diverses. Le camp des riches dispose du pouvoir, des armes, de tous les moyens pour mener à terme son entreprise de rapine et d'exploitation du reste des hommes. Tant que les pauvres ne protestent pas trop, tant qu'ils ne passent pas à des actions d'autodéfense, bref, tant qu'ils subissent la domination et l'exploitation sans réagir... Tout se passe calmement... La guerre se poursuit un peu comme dans un pays occupé qui se serait (provisoirement) résigné. Les armes et les forces de l' (leur) ordre restent dans leur coin. Mais la guerre continue... Parfois, des luttes d'influence entre riches eux-mêmes - car vois-tu Lucien mon ami, les riches se dévorent entre eux; parfois, ce sont les pauvres qui s'insurgent... C'est alors que les armes et les armées sortent de leurs tanières et on passe à la guerre ouverte. On tire, on tue, on assassine; on invente son bon droit... On argutie à qui mieux mieux. Dans les faits, sur le terrain, massacres et tortures en tous genres sont le menu quotidien de la guerre ouverte.

C'est assez brutal, en effet, dit Lucien l'âne.

Donc, je disais que dans la guerre ou dans les guerres ouvertes, outre les morts, les disparus, il y a les blessés et les prisonniers en très grand nombre... On les compte par millions et pour eux, la seule issue honorable possible (à part le suicide), c'est de tenir, tenir et encore tenir. Ora e sempre : Resistenza !, s'applique là aussi. De tenir jusqu'à une éventuelle libération pour cause de trêve. Et pour en revenir à la canzone, notre prisonnier-blessé-guerrier poursuit son voyage onirique et mêle souvenirs d'une autre guerre (celle de son père) et ce qui s'ensuivit (le grand exode final des prisonniers sur les routes d'Europe) et réflexions sur sa condition présente : «  Dans cet univers "a cancelli" ». Souviens-toi, Lucien mon ami, que Carlo Levi était d'abord un peintre... D'où la strophe finale :

« Forme discrète de la torture :
Le peintre en prison est interdit de peinture
La réalité est prisonnière de ces murs gris
Où le pinceau assoiffé de couleurs périt. »

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Mon père était très clandestin
On ne sait pas comment ils l'ont eu lui aussi
Mon père, mon oncle, tout aussi bien
Et son voisin et ses amis, ainsi de suite à l'infini.
"Toi aussi, tu es des nôtres, toi aussi …"
Malgré tout, malgré le désespoir, malgré les maladies;
Finalement, ils sont sortis au soleil, libérés
Comme des escargots après la pluie.
Et ils se sont précipités sur les routes par milliers.
Avec un seul œil, d'un œil chinois
Ils ont regardé un monde plat
Ils ont regardé les choses
Une rose est une rose et pique, pique la rose
Avec un seul œil, médiéval
Ancien, cyclopéen, byzantin,
On vit à présent sur ce monde ovale
Sur la terre européenne avec ses confins
Ses mers et l'Océan autour.
Au-delà du plan et de la sphère
Le poète mendiant aveugle erre
Et conte des histoires d'amour.
Entre les barreaux des fenêtres de la prison,
Dans cet univers "a cancelli", on énonce énigmes et questions.
On chante pour passer le temps jusqu'à l'éveil
Quand l'esprit plus obscur encor
Roule de vagues pensées de mort
Qui effacent les écholalies du sommeil.
Forme discrète de la torture :
Le peintre en prison est interdit de peinture
La réalité est prisonnière de ces murs gris
Où le pinceau assoiffé de couleurs périt.

inviata da Marco Valdo M.I. - 20/9/2009 - 22:12




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